Tuesday, January 7, 2014

Le Land Art

Le Land art est un courant artistique contemporain né dans les années 1960-1970, qui se caractérise par des oeuvres in situ s'inscrivant dans la nature, c'est à dire que son environnement devient lieu d'exposition où elles se détérioreront, mais aussi utilisant la nature les matériaux bruts qu'elle offre comme la pierre, le sable, le bois, la terre, le sable, les végétaux, etc.. 
La confrontation entre la nature et l'art doit faire naitre une harmonie entre les deux. Ces sculptures, inscriptions ou installations peuvent prendre des dimensions énormes. Les régions dans lesquelles elles sont créées sont souvent éloignés de la ville et c'est en photographiant leurs travaux que les artistes rendent compte de leur oeuvres. Se faisant de plus en plus connaitre et appréciés, les travaux ont, en opposition à leur destination première, intégrer les musées, d'abord avec les photographies, puis en s'installant directement à l'intérieur de ceux-ci.   
Les artistes s'opposent à ce qu'ils qualifient d'art commercial en sortant l'art des musées et des galeries qui, au contraire, les vendent aux yeux des visiteurs, et plus particulièrement ceux de l'élite. C'est aussi durant cette période que la conscience écologique se développe de plus en plus dans la société. 


Christo et Jeanne-Claude sont connus pour leur oeuvre éphémères en tissus couvrant des surfaces et des volumes immenses et pourtant s'harmonisent admirablement bien avec les paysages ou monuments choisis, dessinant ainsi une nouvelle ligne d'horizon. 
Leurs oeuvres ont un côté très poétique.



Valley Curtain, Grand Hogback, Rifle, Colorado, 1970-72


The Pont Neuf bridge wrapped, Paris, 1985
Running Fence, in Sonoma and Marin counties, California, 1976. 

Surrounded Islands outside of Miami, Florida, 1983
Wrapped Reichstag, Berlin, 1971-95
à l'intérieur:


Ligne d'ardoises, Richard Long 

Richard Long 

Robert Smithson, est connu pour son oeuvre gigantesque Spiral Jetty en 1970, une installation faite de boue, de cristaux de sel, de rochers, de bois et d'eau formant une spirale de 457 m de long. L'installation part de la rive du lac de Salt lake (Utah, Etats-Unis), et se prolonge dans le lac. C'est lorsque le niveau de l'eau était anormalement bas, durant une sécheresse, que l'artiste mis en place cette installation, qui maintenant est visible que partiellement ou lorsqu'il y a de nouveau une sécheresse. Cependant, avec le temps, elle s'est dégradé et sa couleur a aussi changé. 


Dessin préparatoire



Spiral Jetty, Smithson

Spiral Jetty, Smithson

Grâce à sa Spiral Jetty, Smithson se fit connaitre internationalement. Mais ce qui m'intéresse le plus dans son oeuvre est surement l'intégration de miroirs dans ses installations. Le miroir, même s'il n'est pas produit de manière naturelle, ne peut, selon moi, pas affecté la beauté de la nature, tout simplement parce qu'il la reflète. Il peut même la magnifier en doublant sa présence. Aussi ce choix peut créer un paradoxe complexe entre la nature et la culture.
Le miroir fut un élément majeur dans ses premières sculptures:





Ces oeuvres m'ont amené à d'autres installations que je connais qui peuvent se référer au land art et que je trouve particulièrement belles. 


Holy Land. Andréhn-Schiptjenko, 2007. Mirrors. Courtesy of the artist, 1st Biennale of the Canary Islands.
Les travaux magnifiques de Francisco Infante-Arana:












Thursday, January 2, 2014

Visite HAB Gallerie, Nantes


Éric POUGEAU 
Ne me cherchez pas, je suis mort 2004



Voici une des oeuvre d'Eric Pougeau qui date de 2004. Elle est composée une photographie couleur représentant un petit garçon souriant timidement et d'un papier d'écolier sur lequel est inscrit à l'encre Ne me cherchez pas, je suis mort, d'où le titre
Regardez de plus près la photographie, le cadre est serré sur ce petit garçon, qui se tient bien droit, avec ses habits bien ajustés sur lui. En fond, une plante pour le décor. Il a l'air de bien écouter ce qu'on lui dit et de se forcer à sourire comme sur une photo de classe. Au début la forme ma faisait pensé à un avis de recherche mais la réponse à travers le texte montre que c'en est bien plus.
L'association de ces éléments est tellement simple, minimaliste mais je dirais qu'elle va droit au but. C'est radical. La phrase est courte, ce sont les mots qui parle le plus qui y sont restées. Et on en est tellement surpris qu'on a envie de la relire de suite.  
Eric Pougeau sait choisir les bons mots. Vous pourrez trouver d'autres de ces oeuvres composées juste d'une phrase écrit à la main comme celle ci. Des phrases comme "Mes chéris, quand papa et maman mourront vous serez seul puis vous mourrez aussi". Ces phrases sont violentes et toujours mise en avant de façon innocente, dans quelque chose de quotidien. Le fait que ce soit une écriture manuscrite, attachée comme on l'apprend à l'école et lisible la rend agréable à lire.  Et c'est là l'enjeu de Pougeau. Aujourd'hui, on a acquérit cette faculté de digérer la violence et dès le début de l'"enfance car nous sommes constamment face à l'imagerie dans les médias où la mort est omniprésente. Il est devenu facile et normal de regarder un homme se faire tuer à la télévision,  au point même que nous soyons capable de chercher plus d'excès du mal sur internet, car de toute façon après nous retournons à notre routine. et nous continuons à vivre. Je ne sais pas si vous vous sentez concernés mais moi je le suis.
Il y a aussi une notion d'impossible car dans ce travail il n'y aucune trace laissée par l'artiste, on pourrait presque croire que c'est l'enfant lui meme qui a réalisé ce collage propre comme le travail d'un écolier parfait. Mais pourtant, on imagine pas que ces mots puissent être rédigé par cet enfant, ce serait irrationnel . Seul un adulte pourrait avoir l'audace de dire une chose aussi basique et pourtant effrayante car le sujet de la mort est quelque chose dont on évite de parler avec un enfant pour ne pas le perturber aussi jeune. 
Une petite info en plus qui pourrait vous interresser est le fait que sur cette pièce, c'est une photo de l'artiste étant jeune. Sachant cela on pourrait interpréter l'oeuvre comme le fait que son enfance est morte, ou peut être qu'il aurait voulu s'enfuir de son enfer personnel: la cellule familiale.




HEHE COLLECTIF
Toy emissions (My friends all drive Porsches)






Le nom de Hehe collectif  n'est pas à relire comme hélé! même si cette vidéo est plutôt amusante car c'est en fait l'association des des premières syllabes des deux artistes Heiko Hansen et Helen Evans qui le compose. Depuis longtemps ils s'intéressent de près à ce qu'ils appellent les "man made clouds" c'est à dire les nuages créés par l'homme en passant même par la fumée de cigarette. 
Ceci est une performance urbaine prise en video dans une avenue de Manhattan à NY en 2007. Comme vous pouvez l'observez, les membres de Hehe collectif téléguident une Porsche Cayenne miniature qui à l'air se promener difficilement et dangereusement parmi les voitures de taille réelle. Elle aussi équipée au niveau de son pot d'échappement de fumigènes colorés (jaune, rose, vert, bleu ou violet). Pourquoi ce modèle de voiture? Parce que quand les deux artistes ce sont rendus à New York ils ont été particulièrement impressionnés par le bruit qu'émet cette circulation constante et la plupart des véhicules utilisés sont biensûr les plus polluants: de gros 4X4  et plus particulièrement des  Porsche Cayenne. Cela explique aussi le titre Toy emissions (My friends all drive Porsches) - Pollution de jouet (mes amis conduisent tous des Porsche) .   
La video dure environ 3 minutes mais il n'y pas vraiment un début, ni de une fin. (Une simple photographie de cette performance pourrait marcher..)
J'ai choisit cette oeuvre car elle m'a fait rire comme les passants que l'on peut entendre dans la vidéo mais aussi car le but de leurs oeuvres  n'est pas de nous faire la morale, mais d'attirer de manière dérisoires notre attention sur les problèmes actuels de pollution atmosphérique. Et même si cette performance peut paraitre absurde, leur message est concret, visible et immédiat comme dans l'oeuvre précédente, ils vont droit au but. 
Je vous invite, de même, à voir une autre de leur oeuvre plus récente "Pollstream - Nuage Vert", où les artistes ont choisit de mettre en évidence un autre nuage: l'émission d'une usine en finlande grâce à une projection de lumière verte. 


Thursday, December 26, 2013

L'art conceptuel


L'art conceptuel concerne les artistes qui ont de nouveau remis en question ce que peut être une oeuvre d'art. Le point commun de leur analyse part du fait que l'art est et naît tout d'abord un concept qui permet à l'art d'être art. L'ensemble de leurs oeuvres va être très varié au niveau des démarches expérimentées, de même que deux principales  interprétations vont surgir de cette réflexion.

Certains artistes, comme Sol LeWitt ou Dan Graham vont donc accorder plus d'importance sur ce qui vient avant le côté esthétique de l'art, depuis l'idée à la réalisation, c'est à dire tout ce qui concerne le cheminement intellectuel du projet. 
Sol Lewitt, en 1969 explique que "Les idées peuvent être des oeuvres d'art. Elles s'entourent et finissent parfois par se matérialiser mais toutes les idées n'ont pas besoin d'être matérialisées".


Construction cubique, LeWitt, 1971

L'oeuvre de Sol Lewitt se caractérise par des structures géométriques, notamment le cube, répétitives et ordonnées de la même unité combinées en réseau.  Il est aussi connu en tant que dessinateur avec ses walldrawings reprenant la même idée de répétition de motifs géométriques épurés et l'utilisation de couleurs neutres. Pour ses peintures murales, l'artiste pensait de façon globale à la manière dont il allait les présenter planifiait leurs formes avant de les exécuter, d'où le fait qu'elles soient directement peintes sur les murs. L'idée est en fait la base de son oeuvre. 


peinture murale, LeWitt, 1988

LeWitt


Voici par ailleurs, une scénographie mise en oeuvre en 2013 pour l'exposition du travail de l'artiste. Le cheminement de la visite reprend par ordre chronologique l'évolution du travail graphique de l'artiste grâces à des peintures murales réalisées par des élèves d'école d'art. 



D'autres vont s'attacher à définir l'art grâce au langage de manière logique et répétitive sans se contredire. Ce sera le cas pour  le groupe anglais "Art & Langage" ou Joseph Kosuth.
L'idée de Joseph Kosuth est de séparer l'esthétique de l'art, de façon à ne garder que l'essentiel, l"assurément viable".  



One and three chairs, Joseph Kosuth, 1965



"One and Three Chairs" est une installation qui ne représente qu'une chaise très classique et ordinaire adossée au mur du musée,  associée à sa propre photographie en noir et blanc collée au mur, ainsi qu'à une définition encyclopédique du mot "chaise".  L'installation a cependant une signification très simple, elle montre à la fois l'usage, la représentation et la forme linguistique de la chaise, en se détachant complètement de son aspect esthétique. C'est ainsi que l'art doit être appréhendée. 


Saturday, December 21, 2013

le Minimalisme.

Le minimalisme est un courant artistique né dans les années 1960 aux Etat-Unis qui se caractérise par un soucis d'économie de moyens comme le principe de l'architecte Mies Van der Rohe (voir si dessous) "Less is more", c'est à dire: Moins c'est plus.

Mies Van der Rohe 


Ce mouvement amorcé par Frank Stella s'inspire aussi de aussi des carrés de Malévitch, de Ad Reinhardt. Les formes qui reviennent le plus souvent dans les oeuvres minimalistes sont géométriques et neutres (ex: carré, triangle, parallélogrammes, pentagones…), elles composent des oeuvres qui paraissent sobres et simples, on se débarrasse du superflu. L'art minimal, est un art tridimensionnelles qui ne regroupe ni des peintures, ni des sculpture mais en quelques sortes des installations, car ces oeuvres sont un lien avec l'espace qui les entoure. En effet, les artistes réfléchissaient au rapport entre l'oeuvre objet et son environnement ainsi que la façon dont on perçoit celui-ci dans l'espace.

Frank Stella est un peintre américain qui, dès son enfance, a eut un intérêt particulier pour l'art abstrait. S'étant d'abord interressé aux oeuvres de Jackson Pollock, peintre de l'expressionnisme abstrait, il rejeta ensuite l'abstraction lyrique, ou la tendance pour un artiste d'exprimer ses émotions par l'improvisation, à travers des techniques gestuelles créants des oeuvres destructurées, imprécises au niveau des formes. L'artiste veut une peinture qui soit moins dans l'excès de l'expression, plus "plate". Stella se lia d'amitié avec le sculpteur Carl Andre et le photograph Hollis Frampton avec qui il vécut dans un studio à New York. 
L'artiste va débuter sa carrière entre la fin de l'expressionnisme abstrait et le début de la peinture-objet dont j'ai pu parlé dans la question du monochrome. Contrairement à Robert Rosenberg ou Ad Reinhardt, sa série de "Black pantings" (Delta), n'est pas exactement un ensemble de monochrome: entre chaque bandes noires, il laisse apparaitre un filet de blanc très fin qui crée un motif régulier.

Frank Stella

Black Painting

Untitled, Stella, lithographie, 1967

The Marriage of Reason and Squalor, II, Stella, 1959


 Très vite, il se fait connaitre et devient une vrai star à Manhattan.  Le travail de l'artiste peint sur de grands formats, évolue en fonctions de la couleurs des bandes et se caractérise par ses "shaped canvas": il découpait les toiles en fonctions des contours de ses motifs. Ses toile prennent alors toutes sortes de formes géométriques (en T, en L, en zigzag) sauf la forme la plus démodée: le rectangle.

 Nunca Pasa Nada, Stella, 1964

Il utilisait une peinture de tout les jours plutôt qu'une peinture à l'huile. Selon lui, il n'y avait rien de si spécial par rapport à son oeuvre et répétait "What you see is what you see"  ("Ce que tu vois n'est que ce que tu vois"). Il aimait tout de même ce qu'il faisait, mais beaucoup de critique parlait d'un travail plus ennuyeux qu'autre chose.
Son oeuvre très neutre accéléra sans doute l'émergence du minimalisme.
Vers le milieu des années 1960, il abandonna ses black pantings et travailla sur ses "Irregular Polygons" (polygones irréguliers) très colorés. Au fil des années, son style minimaliste disparut pour laisser place à un travail beaucoup plus libre, colorés formé de formes découpées et entrelacées formant du relief qu'il crée en série. 

Moultonville IV, Stella, 1966

 La vecchia dell’orto, Stella, Acrylic, fluorescent, aluminum,  1986, 323 × 388 × 106 cm, 


Depuis les années 1980, Stella réalise des sculptures immenses en acier poli ou brûlé. 

MemantraFrank Stella.

Franc Stella

Prinz Friedrich von Homburg, Ein Schauspiel, 3X, Stella, 2001


Voici quelques autres oeuvres minimalistes:

Carl Andre a travaillé sur plusieurs types de matériaux bruts industriels, comme la brique, plastique, et le bois, pour former de grandes sculptures caractérisées par des formes très épurées, planes,la répétition de ce même matériaux et la modularité. Il réfléchit aux rapports entre la sculpture et l'espace, le lieu.
Le bois est un matériaux noble et je trouve que cette oeuvre est particulièrement belle. Intitulé "Hearth", c'est à dire "foyer", elle evoque un lieu, un abri, un tunnel, un passage. De plus, ses dimensions la rend monumentale. 

Equivalent VIII, Carl Andre, Briques,1966

Hearth, Carl Andre,  1980 


Oeuvres de Dan Flavin que j'aime beaucoup grâce à l'utilisation de la lumière néon. L'artiste montre les effets apportés par la lumière dans la perception de l'espace dans lequel elle est installée. Les néons se disposer sur des structures métalliques de forme géométrique.

 Untitled (To Donna 5a)Dan Flavin, 1971

 “untitled (in honor of Harold Joachim) 3,” Dan Flavin,
lumières 
fluorescentes rose, jaune, bleue, et verte, 1977